Le yoga, pour Sadhguru, ce n’est pas du sport. C’est une science intérieure. Le corps ? Un outil. Les postures ? Un moyen. L’objectif ? L’éveil. Ni plus, ni moins.
Tout est lié : corps, mental, émotions, énergie. Chaque tension, chaque blocage a son écho physique. Modifier une posture, c’est déjà transformer un état d’esprit. Un principe central dans son approche du Hatha Yoga, loin de toute recherche de performance.
Sadhguru parle d’ »Inner Engineering », un terme qui fait mouche : l’idée qu’on peut recalibrer notre être intérieur, méthodiquement. Accéder à l’énergie source. Rien de magique, juste précis.
Qui est réellement Sadhguru ?
Un maître yogi au rayonnement mondial
Il s’appelle Jaggi Vasudev, mais tout le monde le connaît sous le nom de Sadhguru. Maître yogi, globe-trotter spirituel, fondateur de l’Isha Foundation… ce visage barbu à la voix posée est devenu une référence mondiale du yoga traditionnel et pas seulement pour les amateurs de postures en legging.
Son crédo ? Un yoga enraciné dans la tradition indienne, qui va bien au-delà du simple bien-être physique. Une voie pour se transformer de l’intérieur, sans chichis, mais avec méthode.
Né à Mysore en 1957, Sadhguru n’a rien du gourou cliché perché sur une montagne. Entrepreneur dans une vie antérieure, amateur de motos, amoureux des grands espaces… il raconte une expérience d’éveil radicale vécue en 1982 sur une colline près de chez lui. Perte de la notion du temps, dissolution du moi, communion avec le Tout.
Ce moment fondateur marque un avant/après. À partir de là, il décide de transmettre le yoga non comme une philosophie abstraite, mais comme une technologie vivante. Son ton tranche : il parle simple, avec des anecdotes, des images concrètes. Peu de références aux textes, beaucoup de récits personnels. Il se définit comme praticien avant d’être théoricien. Pas besoin de croire, il suffit d’expérimenter. Et c’est peut-être ce qui rend son approche si lisible : on n’a pas besoin de tout comprendre pour essayer. Le reste la tradition, les mythes, la profondeur historique est là, en arrière-plan, mais jamais imposée.
Pour en savoir plus sur son parcours et sa vision, découvrez notre article complet dédié à Sadhguru.
Que veut-il dire par « joie intérieure » ?
Derrière ce slogan qui pourrait orner une carte postale, Sadhguru pose un postulat radical : la joie, la tristesse, la colère, la paix… tout commence à l’intérieur. Les circonstances extérieures ne sont que des déclencheurs, pas des causes. Cette idée, si simple en apparence, change tout.
Car si nos états viennent de nous, alors nous pouvons agir dessus. Pas par volonté ou par morale, mais par entraînement. Il parle de « response-ability » : la capacité à répondre, à choisir sa réaction, plutôt que de subir. Ce recentrage intérieur change le prisme : le bien-être devient un travail personnel, répétable, méthodique. On ne subit plus, on pratique. Et ce yoga-là devient un outil. Un levier. Une mécanique du vivant. Plus besoin de guru mystique ni de foi aveugle : ce qui compte, c’est ce qu’on vit, ce qu’on sent, ce qu’on transforme. La spiritualité, selon Sadhguru, commence dans le souffle et se prouve dans la stabilité émotionnelle.
Qu’est-ce que l’Inner Engineering ?
Derrière ce nom qui sonne comme une appli bien-être se cache un vrai parcours de transformation. Ingénierie Intérieure, conçu par Sadhguru, c’est un programme en ligne en 7 étapes, pensé pour guider chacun vers un mieux-être profond pas juste un petit regain d’énergie, mais un vrai réalignement de l’intérieur.
Les six premières étapes posent les bases : une plongée dans le fonctionnement du système humain, des prises de conscience sur nos mécanismes internes, et une exploration de ce que Sadhguru appelle les dimensions existentielles. Le tout, à travers des discours percutants, des méditations guidées, et des pratiques de yoga accessibles. Chaque module est calibré pour faire bouger quelque chose dans le corps, dans le mental, dans la façon de se tenir au monde.
Et puis vient la 7e étape. Le cœur du programme. L’initiation au Shambhavi Mahamudra Kriya, cette pratique énergétique puissante de 21 minutes qui transforme la méditation en expérience vivante. La transmission se fait lors de sessions en direct, menées par des instructeurs certifiés (ishangas), et conclue par Sadhguru lui-même. Les participants choisissent la date qui leur convient, en fonction de leur rythme et de leur disponibilité.
Les six premières étapes peuvent déjà être bouleversantes. Mais elles ne sont qu’un prélude. Une préparation essentielle avant le grand saut énergétique que représente le Shambhavi. Un parcours en 7 temps, pensé comme un voyage et qui, pour beaucoup, devient un point de bascule.
Trois pratiques clés, trois portes d’entrée
✔️ Hatha Yoga classique
Asanas, respiration (pranayama), gestes énergétiques (mudras, bandhas)… Le corps se purifie, l’esprit se stabilise. Mention spéciale à Surya Kriya, Angamardana et Yogasanas, chacun avec sa spécialité.
✔️ Shambhavi Mahamudra Kriya
La pratique phare. 21 minutes de méditation, respiration et geste. Un coup de boost à l’énergie vitale, une clarté mentale retrouvée. Apprise via le programme Inner Engineering.
✔️ Isha Kriya
Version express. 15 minutes de méditation quotidienne, accessible à tous. Deux mantras, un souffle, un silence. Simple, mais redoutablement efficace.
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Ce n’est pas du yoga pour Instagram, mais pour stabiliser le corps et l’énergie. Enfin, pièce maîtresse du système : le Shambhavi Mahamudra Kriya. Une méditation guidée de 21 minutes, enseignée dans un cadre strict, et censée produire des effets puissants à long terme : clarté mentale, baisse du stress, accès à un état intérieur plus vaste. Ces techniques sont présentées comme des outils, pas des dogmes. Elles se testent, s’évaluent. Loin des discours fumeux, c’est le résultat qui compte : plus d’énergie, plus de stabilité, plus de présence.
Pour les plus engagés, il existe aussi des pratiques avancées : Shakti Chalana Kriya (Kundalini), Bhuta Shuddhi (purification des éléments), Samyama (retraite méditative intense). Le grand plongeon.
Est-ce que ça marche vraiment ?
Sur le papier, les témoignages sont nombreux : meilleur sommeil, moins d’anxiété, plus d’équilibre. Certaines études scientifiques viennent conforter l’idée que méditation et yoga ont des effets mesurables sur le stress, le système nerveux, la santé globale. Mais restons lucides : tout dépend de la régularité, du contexte, de la personne. Il n’y a pas de miracle universel.
Et il existe aussi des précautions à prendre : certaines pratiques peuvent bousculer émotionnellement. Les personnes sous traitement psychotrope ou ayant des troubles psychiatriques doivent consulter avant de se lancer. Enfin, comme dans tout mouvement structuré autour d’un leader charismatique, discernement et recul sont essentiels. Adhérer à une méthode ne signifie pas suspendre son esprit critique.
Que fait la Fondation Isha exactement ?
Depuis 1992, l’Isha Foundation est le bras opérationnel de cette philosophie. Basée à Coimbatore, en Inde, elle organise formations, retraites, événements et programmes en ligne. On y vient de partout. Et via les réseaux sociaux, les conférences TED, les podcasts, le message de Sadhguru touche un public vaste des étudiants aux cadres stressés, des sceptiques aux spirituels modernes. La fondation finance aussi des projets sociaux et écologiques (reforestation, accès à l’eau, éducation en zone rurale). Mais cette ampleur soulève des questions : sur la gouvernance, les finances, la gestion interne. Ce qui est certain, c’est que la structure est bien huilée. Et qu’elle combine habilement tradition indienne et formats contemporains
Sadhguru suit-il les textes anciens ou innove-t-il ?
C’est peut-être là que le débat est le plus vif. Sadhguru s’inscrit dans une lignée yogique millénaire celle d’Adiyogi Shiva. Pas de citations de texte à tout va, pas de jargon. Il préfère la transmission vivante. Le yoga, selon lui, n’est pas un corpus figé, mais un art de vivre, qui doit s’adapter. Certains saluent cette liberté comme une bouffée d’air frais. D’autres y voient une coupure brutale avec les traditions scripturaires. Le débat est légitime. Et il dit quelque chose de notre époque : entre soif de sens et besoin d’efficacité, le yoga évolue… et les maîtres aussi.
Conclusion : pourquoi s’y intéresser, avec discernement
Sadhguru parle à une époque qui cherche à la fois du sens et des solutions. Il traduit l’intériorité en outils concrets. Il rend la spiritualité mesurable, presque pragmatique. Ce n’est pas une promesse de miracle, mais un appel à tester, à observer, à ajuster. Son mérite ? Avoir rendu accessible une tradition millénaire sans la diluer. Son défi ? Ne pas perdre l’essence au profit de l’emballage. Pour qui cherche une voie de transformation personnelle, la méthode mérite qu’on s’y penche. Mais comme toujours dans le domaine du développement intérieur, une règle d’or : rester curieux, mais pas crédule.
