Les trois Gunas : Comprendre les énergies qui nous traversent

Lire l’invisible à l’intérieur de soi

Dans la tradition du Sāṁkhya et du Yoga, tout ce qui existe dans l’univers est traversé par trois forces fondamentales. Ce ne sont pas des concepts abstraits, mais des énergies vivantes, en mouvement, qui façonnent notre manière de penser, d’agir, de ressentir, de manger, même de respirer.

Ces trois qualités sont appelées gunas : sattva, rajas et tamas.

Les reconnaître en soi, c’est déjà commencer à transformer sa vie avec plus de clarté et de douceur.


1. Sattva – La clarté et l’équilibre

Sattva est l’énergie de la lumière, de la lucidité, de la pureté. Quand sattva domine en nous, nous nous sentons en paix, inspirés, ouverts, stables. Il y a une forme de simplicité dans la manière d’être. La pensée est fluide, l’intuition vive, le cœur tranquille.

Dans l’alimentation, on associe sattva aux aliments vivants, frais, préparés avec amour : fruits mûrs, légumes cuits à la vapeur, céréales complètes, lait cru, ghee, noix non grillées… mais surtout : des repas pris dans le calme, dans la gratitude, sans excès.

Sattva, c’est quand on mange avec présence. Quand on respire entre deux bouchées. Quand on ressent la paix plus que le goût.


2. Rajas – Le mouvement et l’agitation

Rajas est le feu, l’élan, la passion. C’est l’énergie du changement, du désir, de la projection. Elle est nécessaire pour agir, créer, avancer. Mais quand elle prend le dessus, elle devient agitation mentale, insatisfaction permanente, colère ou ambition effrénée.

On la reconnaît dans l’agitation constante, l’envie de faire mille choses à la fois, l’incapacité à se poser.

Les aliments rajasiques sont souvent excitants ou très transformés : café, piments forts, plats frits, sucreries industrielles, nourriture prise sur le pouce, ou mangée dans un état de stress. Le corps est stimulé, mais l’esprit s’agite.

Rajas, c’est ce repas pris dans la voiture, ou devant un écran, sans vraiment goûter. C’est aussi cette envie de toujours « mieux manger » mais sans jamais s’écouter.


3. Tamas – L’inertie et l’obscurité

Tamas est l’énergie de l’inertie, de la lourdeur, du repli. Elle peut être utile pour se reposer, dormir, digérer… mais quand elle devient dominante, elle tire vers le bas. Fatigue chronique, confusion mentale, apathie, dépendances — c’est tamas qui règne.

L’alimentation tamasique inclut les restes réchauffés plusieurs fois, les aliments sans vie (trop transformés, conserves, plats industriels), la viande issue d’animaux stressés, les excès d’alcool, ou simplement les repas pris sans conscience, dans l’oubli de soi.

🌫️ Tamas, c’est cette lourdeur qu’on sent après un repas pris trop tard, ou en quantité excessive. C’est l’absence de lien avec ce qu’on ingère.


Les trois gunas sont en chacun de nous

Aucun des gunas n’est « mauvais » en soi. Ils coexistent en permanence. Le but du yoga et de l’ayurveda n’est pas d’éliminer rajas ou tamas, mais de les équilibrer, en permettant à sattva de devenir dominant.

  • Un peu de rajas est nécessaire pour se lever le matin, entreprendre.
  • Un peu de tamas pour se reposer, s’ancrer, intégrer.
  • Et sattva pour nous relier à notre nature profonde.

Observer, puis choisir

En apprenant à reconnaître les gunas dans notre quotidien — dans nos humeurs, nos choix alimentaires, nos relations — nous développons une intelligence plus subtile. Une conscience plus fine. Et avec elle, la liberté de choisir.

Ce que nous mangeons, ce que nous consommons, mais aussi ce que nous pensons, ce que nous regardons, ce que nous laissons entrer en nous.

Car comme le dit la tradition :

« Ce que tu manges devient ta pensée. »

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